J'ai découvert l'Airplane avec
30 seconds over Winterland, à la belle époque où l'on changeait les étiquettes dans les supermarchés (Hyper-Inno à Athis-Mons...
) et sortait des 33 tours au prix des 45 sous le regard inexpressif des caissières.
Et j'ai beaucoup aimé cet album en public, celui de l'initiation à l'univers du JA. Le violon de PJC ne me gênait pas et j'appréciais tellement la chanson "Feel so good", qui fait la part belle à Kaukonen et Casady, que je me suis précipité sur les albums de Hot Tuna avec ces trois gars-là.
J'aimais bien la dégaine des mecs du JA aussi, leurs pochettes de disques et le côté mystérieux de cette musique que je ne qualifiais pas encore de psychédélique.
J'ai donc creusé la discographie de ce groupe inégalable et reconnaissable entre 1 000 à cause de son impact vocal (deux chanteurs et une chanteuse), de son bassiste énorme (première fois de ma vie que je distinguais le son d'une basse...) et d'un
lead guitar qui fait toujours partie de mes 10 préférés. J'aime beaucoup les six premiers albums, avec une préférence pour
Crown of creation, certes moins hors des sentiers battus que
After bathing, et le
live Blessed its pointed little head et sa pochette qui m'a toujours intriqué dans son décalage avec l'image habituellement donnée par un album en public.
Mais
live, le JA n'a pas le pouvoir voyageur du GD, loin de là : trop balisé, trop de chanteurs au gros
ego certainement. Ce doit être pour cela que Kaukonen et Casady ont formé Hot Tuna où ils étaient plus en roue libre. Je ne recherche donc pas à tout prix les enregistrements publics du groupe, qui sonnent tous un peu pareil. Bon Ok, j'étais content d'avoir le pirate
Up against the wall, du live et de la prise télé, mais c'était plus la rareté et l'impression d'avoir un objet unique qui me plaisaient que la réelle qualité musicale de ce vinyle.
Pour résumer, moi aussi j'ai bien aimé le JA, un groupe majeur de mon adolescence. Et j'ai toujours mon
30 seconds over Winterland que j'écoute encore (numérisé) avec plaisir, sans nier que la nostalgie y est peut-être pour quelque chose...