Jerry... perfectionniste ou masochiste ?

Jerry... perfectionniste ou masochiste ?

Attention, je m'explique
A chaque lecture ou écoute d'une interview de notre ami Jerry Garcia, je suis toujours par la dureté de ses propos concernant le Dead, ses albums ou concerts.
Il a toujours été très très critique vis à vis des albums studios et live du groupes. D'ailleurs, à part From The Mars Hotel, il n'en aimait presque aucuns ("la plupart de nos disques sont ennuyants"; "Un album doit être techniquement irréprochable !" ; "il faut écouter 30 ou 40 fois un de nos albums sur une bonne stéréo pour en saisir toutes les subtilités").

Pour les concerts, ses reflexions sont parfois encore pire : "presque toutes nos improvisations sont nulles". On ne compte également plus les fois où Jerry a fait pression pour que certains des concerts ne paraissent pas officiellement (Monterey, Woodstock, l'Egypte) car il jugeait la performance vraiment trop "nulle" (il avait raison certaines fois pourtant).
On peut donc dire que Jerry était ultra-perfectionniste. Mais bon, des fois il part vraiment dans des délires de perfection parfois trop poussé voir irréalisable.

tu as les extraits ou interview de tout ca

je sais plus quel musicien du groupe disait " when phil was on , the band was on"
l alchimie parfaite n etait pas la tous les soirs et jerry certainement pas en pleine possesion de ces moyens certains soirs , boulimique de travail et de guitare il voulait la perfection mais a ete degoute des studios , anthem en studio etait genial , toutes les subtilites sonores n ont pas plus atterir sur le disque , jerry a aussi ete refroidi avec cats under the star.
restant la scene pour interpreter paraitement......
le paradoxe est que ca critique et ca dirige comme un chef d orchestre alors qu il ne voulait pas etre "leader" et etait gené de cette reconnaissance
tetu le pere garcia quand meme , certais soirs s obstinant a chanter son repertoire alors qu une pharyngique lui deglingue la voix!!

J'ai extraits ces citations d'interviews de Jerry se trouvant soit dans le livre "L'héritage du Rock'n'Roll" de Daniel Lesueur soit ce sont des extraits dont je me rappelais de tête.

Pour continuer dans la ligné du Jerry perfectionniste, voici un autre extraits d'une interview se trouvant dans le livre de Lesueur :
"Au début, je jouais dans des bars, avec quasiment personne pour m'écouter. Maintenant que je me produis devant des foules monstrueuses, j'ai le stress."

"Cette année, je ne donne pas d'interview, je déteste tous mes disques ! Grateful Dead ne fait pas de bons disques".

Voilà au moins quelque chose qui a le mérite d'être clair ! Jerry était apparement toujours à la recherche du disque parfait, du son parfait. Ceci explique pourquoi il a autant investit dans les guitares et la sono (entre 66 et 74, il a joué sur une vingtaine de model de guitares différents).
Cela montre peut-être une envie de Jerry de toujours se dépasser, de toujours faire mieux.

Attention, là c'est plutôt une citation choc de Garcia, toujours tiré du livre de Lesueur :
"Conscient du pouvoir du groupe, je me demandais s'il n'était pas néfaste de continuer [...] J'ai même fais des tas de choses pour saborder la formation. J'étais leur meneur, sans même savoir où j'allais !"

EDIT :
Comme tu le dis si bien, Cyril, Garcia était un vrai chef d'orchestre. La preuve, dans le DVD du coffret Egypt 78 on peut voir Jerry reprendre Bill à chaque fois qu'il n'est pas satisfait (cela arrive 3 ou 4 fois lors du concert et Garcia n'hésite pas à lui crier dessus).

Je crois qu'il était sévère avec les albums parce qu'il les trouvait criticables... et puis c'est une façon de se "protéger" : j'ai toujours l'impression qu'il dit "il est pas terrible celui-là, hein? Je suis bien d'accord avec vous, on aurait pu faire mieux, y'a ça, ça et ça qui ne va pas..." : je crois que c'est un "problème" de confiance en soi plutôt qu'un jugement vraiment objectif.
Le problème avec les musiciens qui manquent de confiance, c'est qu'ils ne sont jamais satisfaits du résultat, alors ils n'arrêtent pas de fignoler, voire de surproduire les albums. C'est paradoxal : le public (moi en tout cas) aime bien lorsque l'album respire l'état d'esprit du groupe et le son "naturel" du groupe. Mais le musicien lui a du mal à le percevoir, tout ce qu'il voit ce sont les défauts de son (que le public aime bien!). Du coup, à trop vouloir bien faire, il sort un album lissé qui apparait fadasse (ou pire, surproduit) pour le public!
Sinon je suis assez d'accord avec Garcia, From the Mars Hotel est peut-être leur meilleur album.

Garcia44 a écrit:

le public (moi en tout cas) aime bien lorsque l'album respire l'état d'esprit du groupe et le son "naturel" du groupe.

Oui mais le problème, justement, c'est que l'état d'esprit d'un groupe change beaucoup. Parfois d'années en années, parfois même pendant les sessions d'enregistrement (le cas de Dylan qui a tout réenregistré "Blood On The Tracks").

L'état d'esprit du Dead sur "Workingman's Dead" n'est pas le même état d'esprit qu'avait le Dead en enregistrement "Aoxomoxoa". De même que l'état d'esprit du Dead pendant les enregistrements de "Terrapin'..." n'est pas le même que celui du groupe qui s'est enfermé en studio pour pondre "American Beauty" en 71.
Les groupes évoluent... en bien ou en mal... et c'est justement bon signe !
Un groupe qui reste en stagnation pendant plus de 10 ans, qui ne se remet jamais en question, ne veux pas se dépasser est condamné (d'ailleurs, en général, ils ne tiennent pas 10 ans justement).
C'est comme si Dylan n'était jamais passé à l'électrique, comme si Townshend n'aurait pas écrit "Tommy", comme si les Beatles en étaient restés à "She Loves You"...

L'avis d'un musicien (peu importe qui) est intéressant : la perfection n'existe pas ? Cherchons-la dans l'amour que nous donnons... à la musique ; mettons-nous à sa place : si j'aime quelque chose, je le veux parfait (bien fini, "lêché"), non ? Voilà l'esprit du musicien, de l'artisant (voir "concert de mai 72 par m-^m...)

De mémoire Jerry disait que dans 70% des cas les improvisations en live étaient loupées.
Je crois surtout qu'il cherchait une forme de perfection et que nous simples spectateurs/auditeurs estimons super des choses que lui juge moyennes.
Pour les albums studio, c'est sur que ce n'est pas là que le Dead est le meilleur, le groupe a besoin de temps, d'espace pour se déployer.

Pourtant
dans un interview au RS début 71(?), il dit qu'il ne croit pas à la perfection.
Tracduction libre: " tu atteinds la perfection, tu fais quoi après. Je crois plutôt qu'il faut toujours avancer, explorer."
Partageons l'AMOUR! Richard.

Richard Vigeant a écrit:

Pourtant
dans un interview au RS début 71(?), il dit qu'il ne croit pas à la perfection.
Tracduction libre: " tu atteinds la perfection, tu fais quoi après. Je crois plutôt qu'il faut toujours avancer, explorer."

Ce qui est drôle, c'est que son attitude est pourtant celle d'un perfectionniste.
Quand même une personnalité complexe, notre Jerry.

Je rejoins Michel qui a écrit "Pour les albums studio, c'est sur que ce n'est pas là que le Dead est le meilleur, le groupe a besoin de temps, d'espace pour se déployer."
Dans le bouquin "L'héritage du Rock'N'Roll" de Lesueur, il y a un extrait d'interview dans lequel Jerry disait qu'il attendait beaucoup du support CD car, grâce à cela, il ne serait plus obligé de faire des albums studios calibrés 45 minutes.

... et le CD a-t-il amélioré quelque chose (à part le contraire pour nos finances ?)...

chris chalmers a écrit:

... et le CD a-t-il amélioré quelque chose (à part le contraire pour nos finances ?)...

Disons que Jerry attendait le CD avant tout grâce à sa capacité de stockage, lui permettant d'intégrer des chansons plus longues.

Merci por la réponse en espérant n'avoir pas été cynique le moins du monde...

chris chalmers a écrit:

Merci por la réponse en espérant n'avoir pas été cynique le moins du monde...

Pas de problèmes ! De toute façon j'ai le même avis que toi concernant le CD. Malgré ses qualités, il a tué tous le charme des LP comme par exemple (le plus flagrant) : la pochette !
Faut bien avouer qu'une pochette de vinyl est bien plus bandante que celle d'un cd. Avant, les pochettes étaient conçue comme de véritables oeuvres à part entières. Maintenant, elles sont justes là pour faire déco...
Le concept des deux faces également ! Bien souvent, les faces des disques étaient conçues et élaborés spécialement. Mettre tel ou tel morceaux sur la face A ou la B pouvait tout changer (si si, je vous assure ). Les tracklisting étaient élaborées dans les moindres détails. La preuve, bien souvent il y a une face que l'on préfère à une autre sur un album.

Mais bon, c'est une autre histoire et maintenant, à l'ère du téléchargement tout azimut et du fichier MP3, faudra s'attendre à voir disparaître beaucoup de chose...